de retour??? j'ai jamais quité le front, j'évite juste de vous abreuvez de messages militants...
Bon du coup, je vous en remets un, message d'Olivier Sidler, mec super connu et compétent notamment dans le monde de la maitrise de l'énergie.
Ca fait mal de penser aux pauvres lois grenelle qui nous attendent ou au accord européen au rabais dans l'unique but qu'il soit signé pendant que Sarko soit président de l'Europe....
Dur d'être traité d'écolo et d'être préocupé de la Terre qu'on va laisser aux autres, j'envie ceux qui pense que la technologie va nous sauver, que la terre va s'adapter d'elle même tout ne pensant principalement qu'a leur confort...
Ami(e)s
Voici un texte en pièce jointe d’Olivier Sidler (ENERTECH et NEGAWATT).
Je vous laisse juges de l’urgence qu’il y a changer de paradigme !
Je suis content que Thomas Letz ait ainsi "osé" critiquer les approches "économie à tout va", parce que je répète qu'elles ne sont plus l'outil dont on a besoin aujourd'hui. Et je relie cette réflexion à deux mails récents sur cette liste, celui d'Yves (Jautard) sur le méthane qui s'échappe désormais sous la mer, et le message d'Alex Ducolombier avec le jeu pour faire une stratégie à 50 ans.
On est au cœur du sujet, et au cœur du malentendu. Les outils économiques traditionnels et le jeu à 50 ans ne répondent pas au problème physique qui nous est posé : il nous reste 7 ans pour inverser la tendance de concentration des gaz à effet de serre (Pachaury le 8/7/08 au Monde). Si on ne contient l'élévation de température de la Terre à 2°C de plus qu'aujourd'hui, on est foutu car le climat s'emballera. LE problème que nous avons à régler aujourd'hui n'est donc pas l'équilibre de la planète en 2050, mais c'est de faire PAR TOUS LES MOYENS que la Terre ne s'échauffe pas dans l'immédiat de plus de 2°C, et pour cela on a moins de 10 ans pour mettre en œuvre les bonnes solutions. Voilà notre défi, et rien d'autre. Car si on le loupe, il ne sera plus utile de se préoccuper de 2050, la Terre n'aura plus besoin de no
us pour cela....On sera cuit.
Alors relisez le mail d'Yves, aller sur le lien, lisez ce papier. Pour moi, c'est fait, l'irréversible est DEJA en train de se produire. Si le méthane se mêle à l'affaire, avec son facteur 24 (et encore ça c'est à 100 ans, sinon c'est 72 à 20 ans, et vu sa demi vie c'est plutôt 20 ans que 100 qu'il faut considérer), on n'en a plus pour très longtemps à descendre dans l'enfer. Et me dit-on, il se passe la même chose avec le dégel du permafrost et les hydrates de méthane en Sibérie. Les infos de ce mail (celui d'Yves) sont profondément décourageantes. Et en même temps, je m'aperçois que même sur la liste nW, beaucoup d'intervenants n'ont pas compris que les problèmes à régler en urgence ne sont pas à 50 ans, ni même à 20. Ils sont à moins de dix ans d'abord. Et si on passe ce premier seuil, alors on pourra aborder les problèmes (d'une autre nature) à 20 ans, et c'est seulement alors que, si par une chance dont je doute de plus en plus, on est toujours dans la course, on pourra s'atteler à ce qui touche 50 ans.
Vous comprenez mieux pourquoi dans ce contexte, le prix des choses n'a finalement que peu d'importance. J'insiste, quand on se noie on ne demande pas d'abord le prix de la bouée. L'approche "enfileuse de perles" (pour rester poli) autour du coût ce certaines prestations ne m'intéresse même plus. Il faut les faire, point final. Et que le capteur thermique ne soit pas tout à fait rentable, qu'un temps de retour ici ou là atteigne 30 ans, cela n'a finalement pas d'intérêt. Le problème n'est plus que chacun gagne de l'argent en agissant avec perspicacité économique (ceux là on a vu où ils nous menaient), le problème est juste d'agir fort, et vite, dans le bon sens. Si les actions à mener étaient hyper rentables, cela se saurait depuis longtemps, et donc cela se ferait! Donc, oui, tout cela va coûter plus cher, forcément plus cher, mais cela n'a AUCUNE IMPORTA
NCE.
Rappelez vous aussi le rapport Stern. Si on ne fait rien cela coûtera 5 % du PIB mondial. Si on fait tout ce qu'il faut faire maintenant, cela ne coûtera que 1% du PIB mondial, donc 5 fois moins cher! Or l'approche "petit boutiquier", je la côtoie tous les jours. Tous les jours je suis en présence de gens qui m'expliquent que "ce n'est pas rentable et qu'en plaçant leur pognon à la banque, etc". En ce moment c'est facile de les moucher. Mais si on les écoutait on irait directement vers les 5 % du PIB mondial, à vouloir faire des économies de bout de chandelle aujourd'hui. Je répète, il n'y a plus aucun outil économique classique, fondé sur les hypothèses traditionnelles, qui puissent nous aider. Car ils ne prennent pas en compte les paramètres qui sont ceux qui nous gouvernent (survie de la planète (et accessoirement de l'homme), rareté des ressources naturelles, biodiversité, emplois, etc). Le rendement d'un investissement n'est qu'un tout petit aspect du problème économique, et c'est presque le seul que les outils économiques sont capables de traiter (je vois Philippe Quirion en train de me maudire, mais ce n'est pas grave!).
Le combat qui doit d'abord être le nôtre aujourd'hui sur cette liste, c'est celui de l'action immédiate, et accessoirement celui des plans à long terme. C'est celui des mesures efficaces, pas des mesurettes sans courage. C'est celui de la réglementation pas du miroir aux alouettes malhonnête de l'incitation. Nous sommes en guerre, en guerre contre le climat. Et les méthodes que nous devons utiliser sont celles de la guerre.
Je suis consterné de lire que la rénovation des logements ne peut pas se faire au-delà du facteur 2 parce que cela ne serait pas rentable ou techniquement infaisable (ce qui est en plus complètement faux, cela fait trois qu'on a déjà rénové à 50 kWh/m²/an!), je suis consterné de lire qu'on s'apprête à ne rénover qu'à 150 kWh/m²/an (projet du ministère du logement), je suis consterné par le manque de courage, par l'absence d'audace de ceux qui devraient pourtant prendre les devants et qui agissent sans vision du futur.
Ne ratons pas l'année 2009. Trop de temps a déjà été perdu. Ayons le courage, en abandonnant la démagogie et les petits calculs perso, de viser les bonnes cibles, pas celles qui nous mènent tout droit au gouffre qui s'ouvre chaque jour un peu plus devant nous. L'année 2009 va être décisive. C'est celle des lois Grenelle. Nous ne pouvons pas passer à côté des bonnes cibles. Et les bonnes cibles ne seront pas populaires, elles ne seront pas non plus faciles à atteindre, elles seront peut-être chères. Mais elles seules constitueront les objectifs qui peuvent espérer nous tirer de là. Mais il y a urgence. Chacun d'entre nous doit se fixer en cette année de mettre le plus d'efficacité possible et de pertinence dans ses actions. Refusons ce qui dilue le débat, refusons les actions de temporisation, refusons la démagogie, refusons ce qui n'est qu'un petit boulot gagne pain (mais qui écorne singulièrement les objectifs), refusons d'être menés en bateau par des donneurs d'ordre qui eux n'ont pas compris le sens de l'action, hurlons notre conviction jusqu'à notre dernier souffle. Nous n'avons jamais été autant en danger qu'aujourd'hui, et presque personne n'en est vraiment conscient.....Il faut réagir et vite.
Amicalement
Olivier SIDLER
ENERTECH
26160 Félines sur Rimandoule
Tél & Fax : 04.75.90.18.54